« Nous sommes libérés
par ce que nous
acceptons ...»
Swami Prajnanpad
Marie CHARLES
Cette page première se veut être une source de réflexion, de questionnement, un chemin vers soi pour un lieu de qualité avec les autres. Un espace pour penser notre vie, nos choix et pouvoir ouvrir vers d'autres éclairages sur soi, sur notre environnement, sur la vie, sur le monde.
Donc, au delà de cette introspection, il nous faudra chercher des réponses et trouver des ajustements avec notre environnement, notre avenir possible, les contraintes de chacun et les conséquences de nos décisions.
Mon regard dans la vie, en thérapie, comme dans mes écrits, est axé sur les détails et les contrastes, les ambivalences dans un contexte donné. Beaucoup d'entre vous y retrouveront ma façon d'être et d'avoir été à vos côtés.
Les mots et la musique des écrits sont depuis longtemps ma sauvegarde existentielle. J'ai osé commencer à écrire pour vous et j'y ai découvert que cela m'était nécessaire.
Avec simplicité et humilité je tente donc de vous faire entendre ces harmonies, je vous les offre comme chemin de découverte de vos propres gammes.
A bientôt...
Je reste là ...
L'édito du mois...
Mai 2025
« La déception, source d’apprentissage »
“Nous devons accepter une déception finie, mais ne jamais perdre un espoir infini » M.Luther King
Se sentir déçu – de soi, des autres ou d’un évènement – prouve que nous sommes humains, faits d’espoirs et d’attentes. Trouver satisfaction, atteindre ses objectifs, sentir le plaisir d’agir et savourer, nous apportent de l’estime. Se tromper fait partie de notre chemin d’humanité, êtres imparfaits que nous sommes. En comprendre les causes, savoir reconnaître ce qui est de notre fait et lâcher ce qui ne l’était pas, nous aidera à accepter et donc à apprendre.
Ressentir de la déception à la suite de certains de nos choix, ou des étapes multiples de nos parcours, voilà qui est bien naturel. S’en vouloir de n’avoir pas su entrevoir les ratages potentiels, ni identifier les personnes nocives, ou anticiper correctement les obstacles, de n’avoir pas entendu ou vu les risques… oui tout cela fait partie du processus de deuil de nos rêves et de notre idéal du moment. Nous pouvons – et sans doute allons nous tout d’abord – ruminer et retourner contre nous ces faits, restant en boucle sur nos incapacités, nos erreurs, notre incompétence, dans une généralisation dévalorisante et très excessive. Peut-être aurons-nous aussi la tentation de rendre les autres responsables, eux qui ont failli à nous orienter, nous expliquer, nous accompagner dans nos décisions. Leur manque de clarté, leur désintérêt, leurs manipulations –réelles ou fantasmées- feront monter en nous la frustration et la colère, parfois la tristesse, toujours l’insatisfaction. Ces ressentis font partie de notre socle d’apprentissage.
Bien sûr, affiner nos capacités à questionner et chercher, imaginer et anticiper, vérifier la faisabilité ou la bonne adéquation, sont les démarches nécessaires. Et, quand la déception s’invite, avec ses conséquences humaines, financières, mentales, il nous revient alors de faire un choix et la juste question pour se remettre en marche doit être : que pouvons nous apprendre de cette expérience? Le temps de la déception est utile, et parle -non pas des faits en cause-, mais de nous, insatisfaits et empreints du sentiment de ne pas être à la hauteur des attentes des autres, du monde, de nous-même. Le temps de l’analyse des causes – celles qui nous reviennent, et les autres – est nécessaire. Le temps de la mutation intérieure qui renforce notre estime de nous parce que nous transformons les ressentis destructeurs en source de confiance, est indispensable. Cette déception prégnante va nous permettre de poursuivre la clarification de qui nous sommes, de notre identité, de ce que nous savons et ne savons pas, de ce que nous voulons ou ne voulons plus. Elle va renforcer nos capacités à se « penser » et se définir au plus près de ce qui – à ce jour – nous est important. Et cela évoluera ! Elle va également mettre en lumière nos failles, nos manques, nos évitements assortis de peurs ou de dénis. Elle va donc nous ouvrir la route à l’apprentissage de soi, de la relation, des découvertes, des réussites et des erreurs, encore !
Il nous revient de choisir notre façon d’appréhender les évènements de notre vie et donc d’en faire – ou pas – une source de croissance et de connaissance… de soi comme des autres. Si nous espérons, nous sommes vivants. Si nous nous projetons, nous le sommes encore. Et, cela ne peut se faire sans trébucher, sans constater que ce qui nous semblait acquis ne l’est pas, que ce que nous pensions correspondre à nos attentes, ne l’est pas non plus. Si nous changeons le prisme de notre regard, cette déception parle aussi de notre audace et de notre courage à tenter les choses. Elle peut être le point de départ d’une montée en puissance et d’une plus grande résilience. Elle va nous offrir une plus grande force mentale , une plus grande intelligence émotionnelle, une réflexion plus claire. De ce regret nous ferons une source de Nous.
Si nous cultivons, non pas la déception, mais bien l’Envie, la richesse des rencontres, la découverte du nouveau, l’énergie vitale émergera au fond de nous, et nourrira nos désirs et notre Etre au monde. Si nous décidons – en conscience - de couper court aux propos intérieurs qui nous remettent en cause da façon globale et qui rappellent sans doute des choses de notre enfance, au profit de notre pensée d’adultes volontaires et tenaces, courageux et tolérants, nous renforcerons notre identité, notre puissance et notre confiance. Trébucher est agaçant mais se relever et continuer avec fierté crée un cercle vertueux propice à l’épanouissement.
A très bientôt MC
